ACTE IV - L'EXPLORATION

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4.7 - QUÉBEC SOUS LA GLACE

« Quelle flamme pourrait égaler le rayon de soleil d'un jour d'hiver ? » 

Henry David THOREAU

30/12/2017, Dans le centre-ville de Québec (Québec, Canada)

 

La beauté de Québec, vieille ville du nouveau continent, ne se révèle qu’une fois habillée de son manteau blanc par une belle journée sous le soleil d’hiver.

 

Si on me demandait quelle serait ma destination de rêve pour passer un merveilleux noël blanc, chaleureux et authentique, la région d’Alsace serait assurément dans mon top 3. Mais elle représente mes racines, mon patrimoine cela ne compte donc pas vraiment… De plus, ce n’est pas vraiment pas le sujet d’aujourd’hui ! De toute façon, je pense que vous avez compris où je voulais en venir… Québec est une destination idéale pour des vacances d’hiver inoubliables !

 

Située à environ deux heures de la métropole montréalaise, la ville de Québec sur les bords du St-Laurent brille par son histoire et son importance dans la province québécoise. Elle en est d’ailleurs la capitale officielle et centralise les parlements, les ministères et les pouvoirs du gouvernement de la province au lys bleu. 

 

Point de passage obligatoire pour les touristes des quatre coins du monde, Québec a un passé très intéressant et très ancien pour une ville localisée sur le nouveau continent. C’est le Vieux-Québec qui attire particulièrement les regards stupéfaits des visiteurs qui découvrent un centre-ville, d’un style européen, au bord du célèbre fleuve St-Laurent.

Cathédrales, vieilles bâtisses aux sculptures et fresques d’une époque lointaine, espaces verts remplis d’érables et de fleurs en été. Un fort militaire perché au-dessus de la ville épie et surveille le passage fluvial tandis que le superbe château Frontenac surplombe les hauteurs de la ville avec une vue imprenable sur les eaux glacées du fleuve. Québec a vraiment tout pour elle !

 

Il est assez facile de se perdre dans le dédale des rues anciennes de la ville en contre-bas du château. Un véritable labyrinthe pittoresque qui présente, à chaque nouveau pas, une porte d’un artisan en pleine création d’une œuvre d’art aussitôt vendue aux promeneurs attentifs.

La musique québécoise résonne dans les rues et pour l’écouter les curieux se rassemblent alors autour de feux de bois pour combattre les températures bien en dessous de zéro en cette saison.

 

On remonte alors à la terrasse du château laissant ainsi derrière nous les artistes-peintres et leur galerie d’art et la remontée de ce dénivelé divise alors la population. Un choix difficile s’offre à eux pour l’ascension : emprunter les escaliers et ses nombreuses marches à faire pâlir le petit chien hors du sac de maman qui s’apprête à réaliser la montée de sa vie ou prendre la tricheuse remontée mécanique plus rapide mais souvent très achalandée. Je ne veux pas me vanter, mais personnellement je n’ai jamais pris la remontée mécanique…

Bon c’est surtout le prix à payer pour réaliser la remontée qui m’a convaincu de prendre d’assaut les marches en pierre d’époque… mais cela compte quand même, non ?

 

Une fois sur la terrasse, le spectacle est à couper le souffle… et après l’ascension d’un escalier, je peux vous dire que vous commencez sérieusement à manquer d’air !

Le fleuve est blanc, d’un blanc immaculé qui nous a fait presque oublier qu’il y a de l’eau en dessous. Un immense bateau de marchandise passe alors tentant par tous les moyens de se frayer en chemin dans la couche de glace qui s’est formée au-dessus des eaux. Le bruit sourd et puissant de la glace qui rompt sous le poids du navire est absolument indescriptible. C’était la première fois que je contemplais un fleuve d’hiver, lieu d’un combat sans merci entre la glace et l’acier de la coque des navires marchands.

 

Le château de Frontenac est un petit peu la cerise sur le sunday de cette escapade hivernale dans les rues du vieux centre de Québec. Une architecture aux allures d’un "Poudlard" canadien qui témoigne d’une histoire ancienne et palpitante. Construit résidence de gouverneur, il fût par la suite le relais inévitable des passagers de la compagnie ferroviaire du Canada et un lieu incontournable du célèbre commerce des fourrures.

L’hôtel a une décoration raffinée et une vue imprenable sur le fleuve. Il aura vu passé de nombreuses personnalités publiques célèbres et notamment la visite d’un certain Charles Lindbergh, l’aviateur américain de la traversée transatlantique qui atterrit avec son aéronef pour venir en aide à un ami malade, client du château Frontenac. L’aviation est présente partout, je vous le dit !

 

Il y a de nombreux étages composés, chacun, de nombreux couloirs distribuant, chacun, de nombreuses chambres. Le château est un véritable labyrinthe d’où l’on n’a presque pas envie d’en sortir tellement le décor est hypnotisant. Ses nombreuses fenêtres braquées sur l’estuaire fluviale de Québec et son port ont dû probablement être témoin du dernier départ de l’Empress of Ireland, un paquebot qui coula le 29 mai 1914 emportant avec lui 1012 de ses 1477 passagers dans les eaux glacées du fleuve nord-américain. Une catastrophe maritime tristement célèbre qui se déroula seulement deux ans après le naufrage du Titanic dans les eaux de Terre-Neuve. La proximité des côtes québécoises n’a vraiment pas très bonne réputation dans la marine, dans ce temps-là.

 

Bon, il est temps de rentrer P’tit Prince, on y v… Oh mais où il est encore passé ? Si quelqu’un peut m’aider à le retrouver, il doit surement être encore perdu dans le château… j’espère qu’on peut l’apercevoir au travers d’une de ces nombreuses fenêtres…

 

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Version BRAVO du 07/05/2021 par T.Ernst & L.Ernst - @ worldwaterwings

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