ACTE I - L'ÉBAUCHE D'UN RÊVE

*

1.5 - INITIATION DE VOLTIGE AÉRIENNE

« La voltige aérienne ne vaut peut-être pas votre nuit de noces, mais vaut sûrement mieux que la nuit qui suit » 

Mickey RUPP

11/04/2015, Aérodrome de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne, France)

 

L’une des particularités de la nature humaine est son goût, sa volonté pour le dépassement de soi et des limites établies. La voltige, sport extrême et aérien, repousse le domaine du vol traditionnel et du pilotage rudimentaire.

 

Pour la première fois, la présence de ce petit personnage avait été inexistante, durant cette initiation de voltige. Il devait probablement avoir peur et observer le minuscule avion dans lequel j’évoluais depuis la terre ferme. C’est peut-être plus sûr, j’en conviens…

 

Mon pilote m’emmena à bord d’un CAP 10B, avion principalement utilisé pour l’école de voltige et des évolutions aériennes acrobatiques.

Face aux commandes de ce véritable jouet aérien, possédant plus de 180 cv à dompter grâce à la manette des gaz disposée sur le côté gauche, mon initiation pût commencer. Des figures simples composèrent bientôt le programme de vol d’une durée d’environ trente minutes. Mon statut de pilote, encore très récent, me permis de réaliser moi-même ces évolutions sous les conseils avisés et précis du chef-pilote.

 

Un virage à gauche, un virage à droite, une montée suspendue au moteur suivi d’une descente à grande vitesse…

 

Je me sentais de plus en plus à l’aise aux commandes de cet avion.  Cependant, au fur et à mesure du vol, le programme se corsait et je commençais à ressentir les effets physiques de ces acrobaties aériennes...

 

Il devait bien rire mon mystérieux ange gardien sur la plateforme aéroportuaire. Observer l’avion jouer avec mon corps comme si ce n’était qu’un passager de plus à rendre malade.

 

Un tonneau droit, un tonneau gauche, un vol dos suivi d’une vrille droite...

 

L’odeur de transpiration, d’huile et d’essence qui émanait de ma cabine me donnait la nausée et la consommation de sucre intensive, pour affronter les forces physiques qui compressaient mon organisme, m’avait fait perdre mon teint rosé pour un teint de plus en plus blanchâtre.

 

Lorsque vint la fin du vol, l’instructeur m’indiqua que si les évolutions étaient trop dures à tenir il fallait serrer les abdominaux pour maintenir le sang en place...

...

Ne pouvait-il pas me le dire au début du vol ?

Était-ce de l’ironie ? Quoiqu’il en soit, il était trop tard ! Mon corps avait consommé toute son énergie et c’est lorsque le chef-pilote me proposa de faire l’atterrissage, que je m’aperçus que je ne pouvais même plus serrer le manche dans ma main… Je devais déclarer forfait, l’avion avait gagné et les commandes ne pouvaient plus être à moi à la vue de mon état.

 

En sortant du cockpit, je m’aperçus de l’étendue des dégâts. J’arrivais à peine à tenir debout ! On était en plein milieu d’après-midi, et c’est sur un fauteuil de l’aéroclub que je fis une sieste de plus d’une heure et demi pour récupérer l’énergie dépensée…

 

La voltige est un véritable sport et un entraînement rigoureux doit être suivi avant de pouvoir tenir l’ensemble d’un programme… Cette activité reste pour le moins magique et enrichissante puisque l’apprentissage de ce pilotage rigoureux relègue le pilotage rudimentaire au rang de formalité.

 

Le petit personnage qui m'avait attendu au sol était de nouveau dans les environs, je ressentais à nouveau sa présence, mais il me semblait que malgré le silence qui s'efforçait de faire pour ne pas être découvert, de petits ricanements moqueurs venaient perturber ma longue récupération.

 

***

Retrouvez l'intégral de la vidéo de l'initiation de voltige aériennne offerte par WWW productions et venez vibrer avec nous sur la chaîne Youtube : WorldWaterWings

Version imprimable | Plan du site
Version BRAVO du 07/05/2021 par T.Ernst & L.Ernst - @ worldwaterwings

Email

Plan d'accès