ACTE II - L'ÉLABORATION D'UNE IDÉE

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2.6 - UN DERNIER VOL BASQUE

« Un basque n'est ni français, ni espagnol, il est basque et c'est tout » 

Victor HUGO

26/07/2017, Aéroclub de Dassault, Aéroport de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques, France)

 

Oui c’est sûr, le soleil basque me manquera… J’ai vécu deux ans dans cette région où la langue et la cuisine nous rappellent la proximité de la terre espagnole. Une région qui fait la fête, une région qui boit beaucoup, la côte basque m'a offert de beaux souvenirs, des fous rires, des amitiés, de la tranquillité autour des belles plages de la côte Atllantique.

Les basques ne sont pas stressés. Pourquoi l’être ? Avec l’océan à quelques mètres de chez eux, ils sont en vacances… même quand ils ne le sont pas vraiment.

 

Je me rappelle de ces côtes escarpées, des falaises plongeantes, tête la première dans le bleu de l’atlantique. La promenade qui s’étend tout le long du littoral fait 20 kilomètres… Je vous l'assure, je l’ai faite à la course plusieurs fois. Une alternance de plage de sable fin, d’un centre-ville biarrot plein de vie et de verdure, laissée comme ça, sauvagement le long de l’eau. Oui, ce lieu regorge d’endroits fabuleux, autant de scènes de combat opposant la Terre contre l’Eau. Véritable guerre ouverte entre ces deux éléments. Pour l’homme qui observe, c’est une magie à couper le souffle !

 

Je n’étais pas venu ici pour le plaisir, bien sûr, j’étudiais mes premières années en mécanique et en maintenance. Cependant je prenais du bon temps, ne me blâmez pas pour ça…

Le surf, le rugby, l’aviron et la pelote sont autant de sports emblématiques de cette place et ils s’y pratiquent toute l’année… tous… même le surf où les plus courageux osent affronter les vagues de décembre, équipés d’une combinaison intégrale cachant la moindre parcelle de leur peau. Il faut dire qu’elle gèlerait sinon…

 

Et puis le ciel… ah le ciel… Vous savez pour beaucoup de personne, le ciel est probablement la chose la plus identique partout aux quatre coins du monde. Il est bleu et il y a parfois des nuages blancs qui s’éparpillent un peu partout. Mais si vous prenez le temps d’observer, de visiter ce monde spécial dans différents endroits, vous vous apercevrez qu’aussi fou que cela puisse être, le ciel n’est pas le même partout et change même très rapidement. Des nuances de bleu, des nuages différents, des phénomènes propres à chaque région. Comme avec le sol, il est possible de reconnaître un endroit rien qu’en observant son ciel et ses nuages.

 

Ce ciel basque me manque... Je dois dire que le pilotage dans cette région était assez particulier et très formateur. La proximité avec la chaîne pyrénéenne, véritable frontière naturelle entre la France et l’Espagne, provoquait sans cesse une instabilité météorologique qui ne s’arrangeait pas avec les entrées maritimes de l’Atlantique. Les vautours étaient à l’affût et volaient entre nos ailes et nos hélices. Oh non, ne craignez rien, ils ne vous mangeront pas !! Cependant, ces véritables prédateurs ne se préoccupaient que d’une chose, leurs proies au sol… Disons qu’un avion d’environ 6 mètres d’envergure, équipé d’un moteur 4 cylindres à plat de 120 cv, bridé avec une hélice, révolutionnant à 2400 RPM, n’était pas vraiment leur priorité… Ils volaient donc dans nos altitudes en faisant des cercles au-dessus de leur zone de chasse et pour parfaire ce dangereux tableau, ils ne volaient jamais seul, toujours avec le soutien de leur famille ou leurs amis. Ils auraient pu y laisser des plumes et moi y laisser ma peau !

Même à 2000 ft d’altitude (600 m), la côte basque offre la même sensation que celle que l’on a au sol, une manière de confirmer mon impression de cette côte majestueuse. Cependant, cet autre point de vue, m’a permis de me rendre compte de bien d’autres choses qui m’ont fait encore plus apprécier ce lieu.

 

Autrefois, cette région abritait les baleiniers au service du royaume qui menaient des expéditions pour ramener de l'huile de baleine, l’or blanc de l’époque. Ces véritables navires d’expéditions, armés d’harpons pour leur chasse aux cétacés et de poudre pour protéger leur cargaison, partaient chargés de tuiles d’argile rouge. Une fois, le nord du continent américain atteint, ils débarquaient leur argile pour récupérer leur précieuse huile. Ce n’est que plus tard que j’appris, comme un signe du destin ou encore une farce de « vous savez qui », que le port "rouge" de ces baleiniers se situait au Canada où j’allais partir et habiter là-bas quelques jours plus tard...

 

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Version BRAVO du 07/05/2021 par T.Ernst & L.Ernst - @ worldwaterwings

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