ACTE II - L'ÉLABORATION D'UNE IDÉE

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« Si un mec voit passer la chance et qui ne l'attrape pas, c'est vraiment un imbécile » 

COLUCHE

16/06/2016, Aéroclub d'Andernos-les-Bains (Gironde, France)

Si, un jour, une personne m’avait dit qu’à 19 ans, je serais propriétaire d’un avion, je lui aurais probablement rit au nez…

Pourtant le 16 juin 2016, je signais l’acte de vente d’un Pottier P180S afin d’en devenir son propriétaire pour la modique somme… d’un euro symbolique.

Cette folle histoire commence pourtant avec un début tragique : le décès prématuré de mon professeur du brevet d’initiation aéronautique, survenu subitement en fin d’année 2015. La famille se retrouvait alors en possession de son Pottier qui n'a plus volé depuis maintenant plus de 2 ans. Je me propose alors de le récupérer, faisant une promesse solennelle à la famille :

« Cet avion, je le récupère pour qu’un jour ces ailes caressent à nouveau les nuages et son moteur l’entraine aussi loin que son autonomie le permettra, pour honorer la mémoire de mon ami Didier Colin, un homme qui m’aura donné le goût de l’aéronautique. »

Le mystérieux petit personnage connaissait bien cet homme aussi, c’est depuis cette première expérience aéronautique, qu’il a commencé à me suivre, souvenez-vous ! Il m’a alors accompagné lorsque j’ai entrepris ce projet qui visait à rendre à cet aéronef une place au milieu des nuages. Je me suis rapidement aperçu qu’outre le fait d’être une machine composée d’engrenages, de courroies et de câbles métalliques, un avion avait avant tout une âme… C’est la première fois que j’approchais d’aussi près cet aspect jusqu’alors méconnu.

Il m’a fallu pas moins de 2 mois de travail, dans un hangar du RSA d’Andernos-les-Bains, pour réaliser ma mission. Un tête-à-tête entre la machine est moi jusqu’à parfois très tard le soir, pour effectuer une révision complète de l’appareil.

L’administratif m’a pris le double de temps avec la découverte d’un monde dans lequel tout doit être déclaré et authentifié avec signature et tampon. Le manque cruel de papiers et de documents m’a obligé à en éditer de nouveaux, encore plus précis, plus détaillés et mieux présentés.

Je ne peux pas vous décrire, avec exactitude, les émotions ressenties, lors du premier démarrage du moteur.

Pouvoir entendre le ronronnement de ce moteur 4 cylindres à plat avec une puissance totale de 100 cv, aura été une fierté et un grand soulagement qui fit oublier aussitôt l’angoisse avant le premier tour de clé.

Cependant l’appel des héritiers légitimes de l’avion se fit entendre, le besoin qu’il avait de retrouver l’avion d’un père disparu se transforma en une demande que l’on ne peut refuser. Le mystérieux personnage ne tenta pas de s’interposer ce qui indiquait qu’il était d’accord avec cette décision. Il fut rendu le 12 mars 2017 à la famille qui eut le plaisir de recevoir un avion opérationnel, possédant des papiers et des documents à jour.

J’avais tenu ma promesse, l’avion pouvait voler… Il pouvait désormais porter, très haut dans le ciel, les couleurs de cet homme qui aura marqué mon existence.

Ma route continua, s’éloignant de celle de ce Pottier P180S, que l’on avait mis sur mon chemin. L’expérience reçue de ce genre d’épisode est immense et gratuite, cet avion fait désormais parti de mon passé mais influe mon présent et prépare mon futur.

Il restera pour moi, le premier des avions que j'ai possédé et donne l'espoir de ne pas être le dernier...

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